les méthodes de détection de faillite
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I.Présentation de la méthode des scores

I.Historique :

Les méthodes de prévision statistique de la défaillance trouvent leur origine aux Etats-Unis dans les années 60 lorsqu’un vendeur de voiture d’occasion constata que les clients qui avaient acheté à crédit une voiture et qui remboursaient avec difficulté avait de nombreux points communs. Les premières recherches dans ce sens se sont développées parallèlement à la croissance du crédit à la consommation.

L’introduction de la méthode des scores en Tunisie a été faite au début des années 90 par une banque de la place « UBCI » pour la détermination des scores pour ses clients particuliers.

Les modèles de crédit-scoring ont été développés par les banques qui espéraient en tirer une supériorité qui les rendaient plus compétitives dans la gestion des dossiers de crédit et de leurs risques.

Alors que l’analyse statistique du risque des crédits aux particuliers est motivée par l’insuffisance des informations disponibles, c’est assez paradoxalement l’abondance des données concernant les entreprises qui conduit à rechercher celles qui sont les plus significatives par la sélection de critères de solvabilité à pouvoir prévisionnel élevé. 

Ainsi, le crédit-scoring est utilisé pour les crédits de faible montant destinés à des catégories professionnelles biens définies (PME, professions, libérales, agricoles …). Dès que la taille ou la complexité de demande de financement s’accroît, l’approche classique retrouve son importance.

II. Définition :

Le crédit-scoring est une méthode automatisée de sélection de la clientèle généralement fondée sur l’analyse statistique. Il s’agit de déterminer à partir d’un échantillon d’étude, la meilleure classification des « clients » en fonction de leur profil de risque. Chaque nouveau demandeur de crédit reçoit une note score inversement proportionnelle à sa probabilité de défaillance.

Le score est une approche scientifique d’un processus décisionnel. Cette note attribuée à une demande de financement synthétise l’information contenue dans plusieurs ratios financiers et surtout ceux les plus prédictifs de défaillance et les plus discriminants entre les deux classes des « bons » et « mauvais » payeurs et ceci en se basant sur une démarche statistique d’agrégation et de traitement des données notamment la méthode d’analyse discriminante.

Cette technique est issue des méthodes statistiques multicritères qui permettent de déterminer une combinaison linéaire des ratios sus évoqués :  

Ri : les ratios financiers

αei: les coefficients d’ajustement ou de pondération

B : une constante

La technique utilisée, en accordant à chaque ratio la pondération qui convient à son pouvoir explicatif dans la séparation, fait disparaître l’effet de taille entre ratios dont les ordres de grandeur sont fondamentalement différents. Ainsi, elle résout le problème de l’importance relative à accorder à chacun des aspects de la situation financière de l’entreprise (rentabilité, structure financière, gestion courante, croissance de l’activité).

La méthode du crédit-scoring s’est basée sur une recherche systématique des relations entre la solvabilité de l’emprunteur et ces facteurs qui permettrait à la fois de déceler les caractéristiques les plus pertinentes c'est-à-dire à plus haut pouvoir prévisionnel et de simplifier aussi l’approche du risque.  

Il semble important de préciser qu’il n’y a pas de règles en la matière et qu’il n’existe point de score parfait. Le crédit-scoring ne peut être qu’une aide à la décision efficace à condition de l’utiliser convenablement.

En effet, le score se contente de classer une entreprise dans l’une des 2 classes d’entreprises définies. Il indiquera qu’elle est statistiquement proche de l’une ou l’autre de ces classes.

III.  Les objectifs  du crédit scoring :

L’objectif du crédit-scoring est de déterminer un score (une note), c'est-à-dire une quantification de la capacité de remboursement d’une entreprise demandeuse de crédit, une synthèse de son risque crédit. Le problème qu’essaie de résoudre l’approche par les scores est de déceler parmi les informations que caractérise un emprunt celles qui expliquent le mieux sa solvabilité.

Après la réalisation de cette évaluation chiffrée, il y a lieu d’intégrer le score dans une grille d’appréciation préalablement « étalonnée », laquelle permettre l’interprétation de la note obtenue et aidera à la prise de décision finale du prêteur.

Le score obtenu doit être un nombre compris entre deux bornes : la borne inférieure et la borne supérieure. Le scoring du débiteur « idéal » doit être égal au montant de la borne inférieure. Celle-ci corresponde à la valeur zéro, bien qu’il soit plus réaliste qu’elle soit non nulle dans la mesure où cette opération présente un certain degré si minime soit il.

En effet, si l’on considère deux entreprises que l’on juge très différents, il se peut très bien que leur scoring détermine un même niveau de risque, du seul fait que la note finale est obtenue par sommation de différents paramètres : une entreprise dotée d’une excellente structure de bilan avec un niveau de rentabilité assez faible pourra peut être obtenir la même note qu’une entreprise dont les caractéristiques majeures sont un bilan mal structuré et une très forte rentabilité.

Le score ne détermine en fait qu’une probabilité de défaillance, calculée à une date donnée.

La performance d’une fonction score est conditionnée à :

­ L’homogénéité de comportement des emprunteurs afin que les critères décisionnels soient valables pour tous.

­ La comparabilité des risques encourus en choisissant des crédits qui présentent une certaine identité de montant, de durée ou d’objet.

Ainsi, les méthodes de crédit-scoring ont pour objet d’élaborer un indicateur permettent de juger rapidement la situation financière d’une entreprise. L’indicateur le plus efficace est celui qui déterminera, avec la meilleure probabilité, le classement d’une firme dans l’une ou l’autre de ces catégories.

Les pourcentages d’erreur de classement sont déterminés de la manière suivante. Soit un échantillon de N entreprises dont on connaît la situation à priori, composé de x entreprises jugées « sains » et de y entreprises jugées « défaillance ».

Sur x entreprises saines, l’indicateur en désigne x1 dans l’état sain et x2 dans l’état défaillant.

Sur y entreprises défaillantes, l’indicateur en désigne y1 dans l’état sain et y2 dans l’état défaillant.

Tableau 1 : Classement des entreprises selon la méthode de crédit-scoring

 

Classe saine

 Classe défaillante

Entreprises saines

X1

X2

Entreprises défaillantes

Y1

Y2


 Les pourcentages de bon classement sont alors :

-   pour la classe saine (X1/X) ×100

-   pour la classe défaillante (Y1/Y) ×100

-   pour l’ensemble des entreprises (X1+Y1)/N ×  100

Le meilleur indicateur est celui pour le quel les pourcentages de bons classements sont les plus élevés pour l’échantillon considéré.

IV.  Les paramètres quantitatifs :

Les principaux paramètres quantitatifs que l’on rencontre sont généralement les ratios fournis par l’analyse financière des comptes de l’entreprise tel que évoqués plus haut :  

1. Les ratios de rentabilité :

Les ratios de rentabilité sont présentés dans le tableau 2

Tableau 2 : Les ratios de rentabilité

Résultat net/ Fonds propres

Capacité d’autofinancement/ Valeur ajoutée

Résultat net/Actif

Capacité d’autofinancement/ Dettes à long terme

Résultat net/ Chiffre d’affaires

Excédent brut d’exploitation/ chiffre d’affaires

Résultat net/ capitaux permanents

Frais de personnel/ Valeur ajoutée

Frais financiers/ Chiffre d’affaires

Résultat cumulés/ CA cumulé (sur n exercices)

Frais financiers/ Valeur ajoutée

Valeur ajoutée/ Chiffre d’affaires


2.Les ratios de rotation :

Plusieurs ratios peuvent être calculés :

*Délai moyen de paiement des clients = (créances clients et comptes rattachés + effets escomptés et non échus + encours Dailly et factors) × 360/chiffre d’affaires TTC

* Délai moyen de paiement des fournisseurs = Dettes fournisseurs × 360/ (achats de marchandises et matières premières + autres charges externes + TVA déduite sur l’année)

*Rotation des stocks= Stock moyen de marchandises et des matières premières × 360/ (achats de marchandises et de matières premières + augmentation de stock – diminution des stocks) (en considérant stock moyen = 0,5 × (stock initial + stock final). 

Mais, on trouve également d’autres critères tels que :

-La taille du débiteur : généralement renseignée par la connaissance du niveau de son chiffre d’affaires. Le nombre de ses salariés peut aussi être utilisé.

- Sa part de chiffre d’affaires à l’exportation : non, son générer certains risques (en particulier le risque de change), elle renseigne sur son taux de dépendance vis-à-vis du marché intérieur tunisien.

- L’évolution de son chiffre d’affaires déflaté : cet indicateur informe aussi bien sur la santé présente que future de l'entreprise.                              

Une stagnation persistante peut être interprétée comme le commencement d’un certain déclin. Une faute fausse du chiffre d’affaires peut, dans un certain cas (surtout si la structure financière de l’entreprise n’évolue pas dans le même sens), entraîne des fortes tensions de trésorerie. Au contraire, une hausse continue et modérée est souvent un signe positif.

- Le montant de son capital libéré : en effet, d’une manière générale, plus le capital de l’entreprise est faible, plus la probabilité qu’il soit un jour en défaillance est forte. Le signe de la moyenne de ses trois résultats net et son montant : sur trois années, le résultat moyen renseigne très bien sur la rentabilité "profonde" de l’entreprise.

- La part de ses principaux clients dans son chiffre d’affaires : ce point est important, il permet de mesurer le degré de dépendance du client vis-à-vis de ses débiteurs.

- La cotation de la part des principaux observateurs du marché financier : cette note peut être intégrée dans la fonction de score, en prenant toute fois la précaution de bien la pondérer en fonction de la date à laquelle l’organisme en question a pu la mettre. Certains analystes n’intègrent pas cette note dans la mesure où elle tient compte d’éléments déjà appréciés dans la fonction de confirmation ou d’infirmation du score.

Par ailleurs, certains systèmes intègrent dans le calcul du score des éléments relatifs à la nature de l’opération de crédit envisagée. Par exemple, il est possible que le montant du risque, sa durée, la nature du produit vendu … Cependant, cette approche présente l’inconvénient d’associer à la quantification d’un risque intrinsèque, la prise en compte de ce qui n’est qu’une opération ponctuelle.

En fait, l’essentiel est que le crédit manager intègre, dans son travail d’analyse, le montant du risque encouru, que ce soit dans la fonction de score ou après le scoring.

L’intégration du risque dans la fonction de score présente l’inconvénient de limiter toute comparaison de scoring dans le temps, compte tenu du fait qu’il n’y a priori aucune raison pour que deux affaires concernant un même client portent sur un montant identique.

En fait, le crédit manager devra choisir, en fonction de son marché, de ses clients, aussi, de son expérience dans la détention des clients à risque, les critères qu’il souhaite dans la fonction de score.

V. Les paramètres qualitatifs :

Le crédit-scoring,  pour être plus efficace, doit intégrer, un certain nombre de critères qualitatifs dans la mesure où nombreux sont les aspects non financiers qui conditionnent la réussite d’une entreprise.

D’une manière générale, il est possible de considérer que ces aspects qualitatifs sont d’autant plus primordiaux que la taille du débiteur est petite. Si l’importance de la compétence des dirigeants d’une entreprise est loin d’être négligeable, il va de soi que pour une PME, le crédit- scoring devra notamment porter ces points.

- Le secteur d’activité : il est en effet possible de déterminer un taux de défaillance moyen par le secteur d’activité, sachant qu’une entreprise évoluant dans ce secteur à risque présente elle-même un risque plus important, toutes choses égales par ailleurs, qu’une autre entreprise appartenant à un secteur où ce taux est plus faible.

Toutefois, l’appartenance à un secteur difficile ne doit pas être un facteur trop discriminant dans la fonction de score dans la mesure où la faiblesse des acteurs d’un secteur peut aussi renforcer la position de ceux qui présentent une solide structure financière. La pondération de ce paramètre doit tenir compte de cet effet.

- La pluralité des décideurs : les entreprises qui sont susceptibles de mourir lors de la disparition de leur dirigeant sont extrêmement nombreuses. Il va de quoi que l’existence d’une pluralité des décideurs est un facteur de minoration du risque. Pour l’apprécier, il suffit de connaître quelque peu l’histoire de son client. Les commerciaux peuvent souvent apporter une aide précieuse au crédit manager sur ce point.

- La compétence des décideurs : elle peut être assez facilement par le crédit manager. Il convient de croiser plusieurs paramètres tels que l’âge du dirigeant principal, ses diplômes, son expérience : un tout jeune dirigeant sans expérience et sans formation présente un degré de risque plus important qu’un autre dirigeant parfaitement expérimenté et formé.

- L’âge du débiteur : ce critère est assez explicite si l’on observe le taux  de défaillance des entreprises en fonction de leur âge. Le risque semble maximal au terme de la première année (le temps que l’entreprise épuise ses fonds propres) et décroît ensuite très légèrement avec le temps.

- La qualité du climat social : cet aspect, même s’il n’est pas déterminant, présente tout de même un certain intérêt. Il est possible de l’apprécier en connaissant le nombre de jours de grève qu’a subi, le débiteur, au cours de l’exercice.

-La forme juridique du débiteur : statistiquement, les professions libérales (conseils, avocats, notaires, médecins) sont des débiteurs nettement moins à risque que nombreuses petites et moyenne entreprises industrielles.

Les sociétés anonymes présentent elles aussi moins de risque que les sociétés de personnes, où la responsabilité de leurs associés n’est pas limitée au montant de leurs apports.

-L’existence d’un service de contrôle de gestion : souvent, ceci marque un souci de gestion rigoureuse et doit être interprété comme un signe plutôt favorable.

Le recueil de ces informations peut s’effectuer à l’occasion du travail des commerciaux.


 

Il est possible de les inciter à collecter ce genre de renseignements lors de leurs visites en clientèle ou à l’occasion de leurs contacts téléphoniques- en vérifiant si possible l’authenticité des informations recueillies.

 

Ces renseignements peuvent être obtenus directement auprès des clients en leur  demandant, une fois par an par exemple, de bien vouloir remplir un questionnaire simple comprenant les principales questions évoquées ci-dessus. Bien souvent, contrairement à ce que l’on peut imaginer, les clients acceptent d’y répondre, ne serait-ce éventuellement que pour appliquer cette méthode à l’analyse de leurs propres clients…Tout refus de leur part devra être considéré comme éléments suspects.


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