
Les travaux sur la défaillance d’entreprise fournissent l’occasion d’examiner de nombreux ratios afin de sélectionner ceux qui permettent d’améliorer la perception du risque. Parmi ces ratios ceux qui sont liés au cycle d’exploitation ont été l’objet d’un travail particulièrement attentif. On doit prendre en compte des notions tenues pour sensibles par les experts dans les études de cas et examiné statistiquement leur pouvoir discriminant, notamment en analysant le rôle de l’appartenance sectorielle.
Dans la pratique, les données qualitatives représentent un instrument indispensable à l’analyse financière. Elles sont ainsi largement utilisées par les banques, les agences de notation, les sociétés de bourse,… En revanche, il n’existe pas, à l’image des fonctions score réalisées par Collongues (1977), Conann et Holder (1979), Bardos (1995) depuis la fin des années soixante-dix ou de l’analyse normative par les ratios financiers, de modèle établi de risque de défaillance sur les seules données qualitatives. Cette absence doit être essentiellement reliée à la difficulté des chercheurs à disposer d’une base de données qualitative suffisamment représentative du comportement de la défaillance, plutôt qu’à un manque d’intérêt pour cette recherche.
Dans ce contexte, de nombreuses études sont focalisées sur la prévision de la défaillance financière des entreprises. Ces études se fondent sur l’analyse économique et financière d’entreprises défaillantes et non défaillantes afin de déterminer les variables, principalement les ratios financiers, qui distinguent au mieux ces deux groupes. A cet égard, la définition de la défaillance prend toute son importance puisqu’elle est à la base du choix des ratios financiers qui la caractérisent et de l’élaboration des modèles qui la prédisent. Certains auteurs identifient la défaillance avec l’amorce d’une procédure judiciaire. Cependant, d’autres chercheurs considèrent comme « défaillante » toute entreprise qui a connu un défaut de paiement.